Intervention de Guillaume Richard – Conseiller Municipal
Madame le Maire,
J’ai déjà eu l’occasion d’intervenir en Conseil municipal sur la question de la ‘tranquillité’ au sens le plus extensif du terme lorsque nous avons évoqué le Contrat de Ville 2015-2020.
Je me félicite de votre évolution sémantique. Le mot « sécurité » n’est plus un gros mot, puisqu’on le voit apparaître dès le début de notre délibération. La préoccupation des Nantais pour leur sécurité – préoccupation que j’ai relayée plusieurs fois dans cette enceinte – vous a donc touchée, Madame le Maire. Espérons que la structure qui va voir le jour à la Manufacture des Tabacs y apportera un début de réponse efficace.
La Maison de la tranquillité publique répond à une vraie mission de service public. Maintenant que la décision de sa construction est prise, nous devons assurer sa visibilité à nos concitoyens et nous n’avons pas le droit à l’erreur. Les Nantais attendent cette solution que nous soutenons depuis plus de 2 ans, alors, ne faisons pas de l’affichage et assurons-nous de son efficacité. Aujourd’hui nous attendons de votre part une structuration des dispositifs, pour que ces dispositifs soient bien identifiés par les Nantais ce qui les rendra donc efficaces et utiles.
Je note votre volontarisme, Madame le Maire, puisque vous avez écrit au Premier ministre pour lui rappeler les engagements qu’il avait pris en qualité de Ministre de l’intérieur (en février 2014) sur l’envoi de renforts policiers à Nantes. Il y a là une défaillance du ministère de l’intérieur.
Le problème, c’est que votre courrier ne doit pas peser bien lourd. Vous indiquiez publiquement la semaine passée – en Conseil Métropolitain – que vous n’êtes pas de la même ‘branche’ que MM. Macron et Valls. Votre responsabilité est de vous assurer que vos courriers aient un retour : faire de la politique, c’est une chose, mais dire que vous êtes contre le gouvernement qui doit nous envoyer les renforts policiers, ça va nous compliquer la tâche pour obtenir ces policiers qui nous manquent tant. Laisser la critique du gouvernement à l’opposition et faites le boulot pour obtenir ces policiers !
Heureusement, la justice a pris la mesure du problème en condamnant à une lourde peine l’auteur des coups de feu tirés l’année dernière à Malakoff. Puisque la justice a su le faire de son côté, prenons aussi notre part dans cette lutte contre la violence ordinaire. C’est précisément ce qui permettra de privilégier la prévention plutôt que la répression.
Vous avez annoncé par voie de presse, vendredi dernier, que l’îlotage et la vidéoprotection ne se feront pas toute de suite. Donc, en fait, vous levez le ton, serrez le poing très fort et… puis rien ? Vous affirmez votre détermination. Bien. Et après ? Ce qu’on vous demande, c’est de ne pas attendre la saint-glinglin car la situation empire : il est temps de prendre les mesures qui relèvent de nos compétences. Vous éloignez de votre responsabilité le problème en ne nommant que le banditisme et le crime (qui relèvent bien sûr de la responsabilité de l’Etat) mais il y a la délinquance ordinaire qui est réellement insupportable pour les habitants. Entendez-les, ils demandent la présence policière et la vidéoprotection.
Et de grâce, ne me faites pas le coup de la ‘stigmatisation’ des quartiers difficiles. Ce n’est nullement stigmatiser Malakoff que de nommer les problèmes qui s’y répètent et contre lesquels les habitants attendent une réponse de notre part. Chaque jour des familles quittent Malakoff, découragées par les petits caïds qui jouissent, eux, de l’impunité. N’attendons pas que ces quartiers, que nous avons rénovés à grands frais, se vident de leurs habitants et se transforment en ghettos. Nous devons jouer collectif sur cette question car nous devons réussir. C’est un objectif de résultat, Madame le Maire, pas un objectif de moyens et encore moins un objectif de posture.