Séances d’Ésotérisme et développement personnel à la mairie de Nantes
Annonce de la saisie du Ministère de l’Intérieur via la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes)
C’est avec stupeur et effarement que j’ai pris connaissance d’un article de presse du magazine l’Express, évoquant des séances de « développement personnel ésotérique » et de « méditation active » financées par les équipes de la maire PS de Nantes Johanna Roland avec l’argent du contribuable, à hauteur de plus de 20.000 euros.
La France traverse une période de crise sanitaire sans précédent. Les « fake-news » et la désinformation autour de la campagne vaccinale depuis plusieurs mois ont fait émerger et renforcent les thèses complotistes, « antivax » et poussent à l’émergence de médecines alternatives qui inquiètent au plus haut niveau les services de l’État, à commencer par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), modernisée il y a peu par la Ministre déléguée Marlène Schiappa.
Il est donc parfaitement inadmissible, dans cette période troublée ou science et croyances se mélangent, que des autorités politiques donnent du crédit à des médecines parallèles et les fassent financer par de l’argent public. L’argent des nantais ne doit pas servir à alimenter la pseudo-science au nom du « bien-être » de la majorité municipale.
Fort de ce constat, et au regard des « jeux de rôle new age de thérapie tantriques », « médication dynamique », et des thèses controversées de ce « thérapeute » – qui indique par exemple sur son site internet que « telle personne en abordant le chakra du cœur a rencontré et ressenti les émotions de ses ancêtres gazés à Auschwitz, ce qui a contribué à la guérison de son cancer des poumons » – j’ai décidé de saisir en urgence la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, qui devra se pencher dans les prochaines semaines sur les agissements et propos exacts de ces « méthodes thérapeutiques », afin de vérifier que ces dernières ne rentrent pas dans la qualification pénale d’une dérive sectaire.
Pour rappel, tout agent public ou autorité constituée peut saisir la Miviludes si, dans le cadre de ses fonctions, une ou plusieurs situations font penser à l’existence d’une dérive sectaire. J’ai donc, dans un premier temps, saisi la Miviludes pour que cette dernière évalue la situation et délivre des recommandations. En cas de suspicion d’infraction pénale, le Procureur de la République pourra, dans un second temps, être alerté par cette situation.
Guillaume RICHARD
Conseiller Municipal de Nantes
Conseiller Métropolitain Ville de Nantes